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Le camion électrique : Bilan & Perspective

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De plus en plus, les fabricants de poids lourds s’investissent dans la fabrication de modèles électriques. Un choix stratégique qui répond certainement aux besoins du marché, mais aussi aux objectifs de réduction du niveau de pollution engendré par les camions, notamment ceux fonctionnant au diesel.

Tesla semble mener la danse

Déjà pionnier dans la construction de véhicules électriques, Tesla semble prendre aussi les directives dans celui de la fabrication de camions électriques. La première annonce du camion électrique est donc venue de l’américain qui en a fait une présentation en novembre 2017. Quand bien même Tesla aurait été doublé par Daimler Truck qui l’a devancé d’un mois, l’initiative dans ce secteur hautement concurrentiel vient toujours du côté de l’américain.

Comme on pouvait s’y attendre avec l’engouement et le défi de la lutte contre la pollution atmosphérique que représente la fabrication de camions électriques, plusieurs autres constructeurs se sont aussi lancés dans la bataille. On note à ce propos que le français Renault a marqué son territoire en 2011, à Lyon en mettant en circulation son Renault Midlum. Il s’agissait d’un camion électrique qui devait montrer la voie à suivre aux entreprises locales. Le but de la manœuvre consistait aussi à interdire l’entrée dans la ville des camions dotés de moteur diesel ; mais la mesure n’avait pas pu être respectée pour des raisons évidentes.

En dehors des marques de poids lourds les plus connues et de Tesla qui se sont éprises des moteurs électriques, d’autres constructeurs naissants ou moins populaires dans ce secteur donnent aussi de la voix. C’est le cas de Volvo Truck ou encore de l’autre américain, Nikola Motor qui fait de plus en plus parler de lui. De même, il y a une start-up qui, elle aussi, a mis en route le premier camion électrique autonome. Il s’agit du T-Pod. La start-up en question est la suédoise Einride.

La bataille de l’autonomie et des gabarits

La course au camion électrique est devenue un véritable champ de bataille où les compétences et les caractéristiques des différents modèles et marques rivalisent intensément. Le premier à avoir officiellement annoncé une sortie prochaine de son camion électrique est Daimler, ayant pris de court Tesla. L’allemand a fait entendre que son poids lourd sera capable de rouler sans interruption sur une distance de 350 km avec une charge de 11 tonnes. Le véhicule sera équipé de batteries d’une capacité de 300 kWh. L’année annoncée pour la commercialisation de ce modèle nommé E-Fuso est 2021.

Certainement devancé sur l’annonce, mais pas sur les capacités, car du côté de Tesla, les chiffres prévus sont beaucoup plus importants. En effet, le modèle Semi de Tesla prévoit une autonomie de conduite de 480 km.

Toujours dans le but de garder l’avantage sur ses concurrents, Tesla a d’ores et déjà annoncé la production d’un second modèle de la Semi qui, lui, sera capable d’une autonomie de 800 km. Et c’est loin d’être complet comme innovation. Selon les informations rendues publiques à cet effet, le nouveau modèle, dont la commercialisation devrait être effective à la fin de cette année, sera beaucoup plus rapide. Il pourra, en seulement 20 secondes, passer de 0 à 96 km/h.

Le français Renault n’est pas du reste. Il a, d’ailleurs, déjà mis en circulation plusieurs modèles et continue d’innover pour se maintenir dans la course. En dehors du Midlum mis en circulation dans la ville de Lyon (capable d’une autonomie de 100 km), le constructeur a enchaîné avec d’autres modèles. Il y eut donc le Renault Maxity, beaucoup plus petit, mais avec une autonomie identique à celle du Midlum. C’est surtout en 2017 que Renault a pris un tournant intéressant avec le Renault Truck D. Ce poids lourd est né d’un partenariat avec Delanchy. Il s’agit d’un camion frigorifique capable de supporter une charge de 13 tonnes.

Les perspectives du marché du camion électrique

Pour faire le point, on peut s’avancer sur le fait que le camion électrique est résolument le camion de demain pour plusieurs raisons. D’abord, les technologies de lutte contre la production de gaz dangereux pour la respiration comme le NOx ont prouvé leur limite. En effet, il s’avère que la production d’Adblue (qui apparaît comme la solution ultime) produit autant de CO2 que la quantité de liquide obtenue. En outre, la norme Euro 6 qui fait usage de la SRC en plus de l’Adblue se révèle beaucoup plus onéreuse sur la question de l’entretien des parcs automobiles des entreprises.

Par ailleurs, en dehors des quelques modèles comme celui de Renault qui a été mis en route à Lyon, la plupart des fabricants ont annoncé la date de 2020 tout au moins pour la commercialisation de leurs camions électriques. Ce qui, entre autres, signifie qu’une entreprise qui voudra investir dans sa flotte à partir de 2019 devra mener une réflexion sur l’amortissement à long terme. Mais pour le moment, l’énergie fossile continue de brûler les quelques beaux jours qui lui restent dans les réservoirs des poids lourds.